LA GESTION RATIONNELLE DES FINANCES PUBLIQUES CANADIENNESAndré Gouslisty 1 décembre 2000Le 6 mars 2001, la Banque du Canada a réduit son taux d'escompte de 50 points centésimaux ( 50 basis points ) le faisant passer de 5,75 % à 5,25 %. La question qui se pose, après ce geste, est celle de savoir si le nouveau taux d'escompte est celui qui convient à l'économie canadienne, c'est à dire, si le nouveau taux n'est ni trop expansionniste avec des risques d'inflation, ni trop récessionniste avec des risques de chômage aussi dommageables qu'inutiles. Pour savoir si l'on est sur la bonne voie ( sur la bonne track ) il existe un moyen, ignoré de la plupart des commentateurs pour ne pas dire de la plupart des experts qui nous mènent, qui consiste à comparer le taux d'escompte de la Banque du Canada avec le taux d'intérêt optimum. L'œuvre d'un brillant économiste américain Edmund S. Phelps, ainsi que l'œuvre de Maurice Allais, économiste français et Prix Nobel d'Économie en 1988, suggèrent qu'il existe un taux d'intérêt optimum. Le taux d'intérêt optimum se calcule comme suit : Si nous faisons le calcul précédent pour le Canada nous obtenons le résultat suivant :
Si l'on compare maintenant le taux d'escompte de la Banque du Canada tel qu'établi le 6 mars 2001, soit 5,25 %, au taux d'intérêt optimum, soit 5,20 %, on peut dire que la balle a frappé le filet. On peut donc féliciter M. David Hodge, le nouveau gouverneur de la Banque du Canada pour cette performance. On peut même le féliciter doublement, et pour sa nomination à la tête de la Banque Centrale, et pour sa performance économique. Nous avons toutefois une suggestion à lui faire, celle de modifier un peu le contenu et la pré sentation de la revue de la Banque intitulée " Statistiques bancaires et financières de la Banque du Canada " Dans cette revue, la page numérotée A1 à gauche et S5 à droite, contient un tableau intitulé " Sommaire des variables clés relatives à la politique monétaire ". Ce tableau contient les 18 variables et colonnes suivantes.
Les 18 variables précédentes nous apparaissent comme un salmigondis ou un hotchpotch d'informations inutiles et non pertinentes pour la détermination, d'abord, du taux d'intérêt optimal et, ensuite, du taux d'escompte. Il faut être complètement habité du Saint-Esprit, ce qui n'est certainement pas le cas de M. Dodge, pas plus d'ailleurs que celui de son homologue américain M.Greenspan, pour conclure, après l'examen et l'étude des 18 variables précédentes, que le taux d'escompte doit être de 5,25 %. Nous arrivons au même résultat que lui plus simplement et plus rapidement avec une seule variable vraiment clé, le taux de croissance du PIB. Nous suggérons en conséquence à M. Dodge de fourrer la page numérotée A1 à gauche et S5 à droite n'importe où dans la revue de la Banque du Canada, mais pas à la première page. C'est le même sort que nous suggérons de donner à la seconde page de la revue statistique de la Banque du Canada, numérotée A2 à gauche et S6 à droite. Cette page contient un tableau intitulé " Principaux indicateurs financiers et économiques " et comprend les 14 variables suivantes :
Dans la liste des 14 variables précédentes une seule est vraiment pertinente pour calculer le taux d'intérêt optimum et, par la suite, le taux d'escompte le plus adéquat, c'est la variable de la colonne ( 10 ), soit le PIB à prix courants. Nous suggérons, en conséquence, au Gouverneur de la Banque du Canada, de faire en sorte que la première page de sa revue statistique soit composée des éléments suivants. Indicateurs clés de la politique monétaire![]() Vu l'influence de l'économie américaine sur l'économie canadienne, il serait particulièrement productif pour la Banque du Canada de calculer le taux d'intérêt optimum pour les États- Unis à partir du taux de variation du PIB américain. Il y aurait là un excellent instrument de prévision économique. Si le taux d'intérêt souhaité pour les fonds fédéraux par la FED, est plus élevé que le taux optimum, on pourra s'attendre à un ralentissement de l'activité économique aux Etats-Unis et à un tel ralentissement au Canada. Si, par contre, le taux des fonds fédéraux est inférieur au taux d'intérêt optimum américain, c'est à une surchauffe de l'économie américaine qu'il faudra s'attendre avec toutes les conséquences économiques qui pourraient en résulter pour les Etats-Unis, le Canada et le reste du monde. |
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